Giovanni Cimabue - Cenni di Pepo

Cenni di Pepo dit Giovanni Cimabue, peintre et mosaïste italien du Trecento, sera le précurseur de la Renaissance florentine. Il est l'artiste majeur de son époque. Bien qu'il resta fidèle aux canons de la tradition byzantine, il s'éloignera peu à peu de la rigidité picturale de Constantinople pour traiter les sujets conventionnels de manière plus humaine et plus réaliste. Sa peinture constitue une transition entre le style byzantin dominant en Italie et la nouvelle expression du XIVe siècle.

Il a formé durant sa carrière artistique plusieurs fresquistes dont les deux plus célèbres Duccio et Giotto. C'est ce dernier qui surpassera Cimabue dans son art et qui donnera naissance à la nouvelle peinture italienne.

Issu d'une famille noble de Florence, Cimabue est né vers 1240. On ne sait pratiquement rien de sa vie.  Il a été également connu sous les noms de Bencivieni ou Benciviene di Pepo, Cenni di Pepe et Cenni di Pepo Cimabue. Ses premiers maîtres auraient été, d'après Vasari, les mosaïstes grecs venus à Florence pour décorer Santa Maria Novella.

Les Crucifix de Cimabue

Crucifix de San Domenico à Arezzo Tempera sur bois, 3,36 m x 2,67 m

Crucifix de Santa Croce à Florence Tempera sur bois, 4,48 m x 3,90 m Museo dell'Opera di Santa Croce, Florence

Le Crucifix de l'autel de l'église de San Domenico à Arezzo, qui peut être daté de 1265-1268, est la première peinture de Cimabue qui nous soit parvenue. En 1272, il passe quelques temps à Rome où il ne reste rien de son travail. Toujours la même année, il termine, dans l'église franciscaine de Santa Croce à Florence, le Crucifix qui le rendra célèbre. Cette œuvre fut partiellement détruite pendant la tempête de 1966 et entièrement restaurée.

Cimabue peint les fresques de la basilique d'Assise

En 1277-1278 il travaille dans l'église supérieure d'Assise à la décoration des transepts en tant que maître d'œuvre de l'équipe de peintres dans laquelle on trouve des romains (avec Jacopo Torriti), des siennois (dont Duccio di Buoninsegna) et des florentins (avec notamment Giotto). Il est difficile de dire quel est le peintre qui a influencé les autres dans la réalisation des fresques.

Fresques de la Basilique supérieure d'Assise

Crucifix

Christ de l'Apocalypse

En 1279, Cimabue entame une deuxième période de décoration à Assise. A partir de cette date, les textes manquent pour établir une chronologie des tableaux et peintures de Cimabue. On sait qu'il a peint une Vierge en Majesté pour l'autel de la Sainte Trinité à Florence et à la même époque, une autre Vierge en Gloire qui se trouve aujourd'hui à Turin. Vierge en Majesté avec l'Enfant entourée de 8 Anges et des 4 Prophètes  Tempera sur bois, 3,85 m x 2,23 m, Galerie des Offices Florence

Autres peintures de CImabue

Vers 1280 il aurait peint la Flagellation du Christ qui fait partie aujourd'hui de la collection Frick. Il semblerait que ce tableau de petit format et celui de la Vierge et Enfant en Gloire entourés de deux Anges (conservé à la National Gallery de Londres) ont fait partie de la composition d'un petit autel de prière ou d'un triptyque et auraient été séparé à une date inconnue.

Flagellation du Christ Tempera sur peuplier 24,77 cm x 20 cm Collection Frick

Vierge et Enfant en Gloire et deux anges Tempera sur peuplier 24,77 cm x 20 cm National Gallery Londres

Parmi les œuvres attribuées à Cimabue, la Madonna de Santa Maria Novella appelée Madonna Rucellai qu'il aurait exécuté en collaboration avec le peintre siennois Duccio di Buoninsegna, serait, d'après les dernières analyses, de la main exclusive de Duccio di Buoninsegna. Madonna Rucellai Santa Maria Novella, Florence

Un peu plus tard, il exécute La Vierge et l'Enfant en Majesté entourés de six Anges (Maestà qui se trouve actuellement au Musée du Louvre à Paris) pour le maître autel de l'église du couvent Saint François à Pise et, dans l'église inférieure d'Assise, une fresque de la Vierge et l'Enfant. Un Saint François a été commandé pour Basilique Sainte-Marie-des-Anges d'Assise et peint vers 1277-1280.

Fresque de la Vierge et l'Enfant Basilique inférieure Assise

Saint-François

En 2000,  on aurait retrouvé, dans une collection privée de Grande Bretagne,  une Vierge à l'Enfant en Majesté entourés de deux anges, dont les similitudes stylistiques avec la Vierge et l'Enfant en Majesté entourés de six Anges du Musée du Louvre laisseraient supposer que c'est peut être une œuvre de Cimabue. La Vierge et l'Enfant en Majesté entourés de six Anges Tempera et fond d'or sur peuplier vers 1290-95 4,27 m x 2,80 m, Musée du Louvre, Paris

  

Vierge et Enfant 1

Vierge en Gloire avec deux Anges 2

Vierge en Gloire 3

Vierge et Enfant 4

 1  Vierge et Enfant, tempera sur bois doré, 59,9 cm x 45,1 cm
 2  Vierge en Gloire avec l'Enfant et deux Anges
            tempera sur bois 2,18 m x 1,18 m, Musée de Offices, Florence
 3  Vierge en Gloire avec l'Enfant, Saint François, Saint Dominique et deux Anges
            tempera sur bois 2,18 m x 1,18 m, Musée de Offices, Florence
 4  Vierge et Enfant avec Saint Jean Baptiste et Saint Pierre
            tempera sur bois, 34,3 cm x 24,8 cm, vers 1290, National Gallery of Art, Washington, DC

Dernières mosaïques de Cimabue

Vers 1301-1302, il crée la grande mosaïque de Saint Jean l'évangéliste dans le Dôme de Pise, travail authentifié par les documents de paiement. Ce sera son dernier travail connu avec une Vierge en Majesté pour Santa Chiara, oeuvre aujourd'hui perdue.

Mosaïques du Dôme de Pise

Dôme de Pise, Saint Jean

Cimabue est mort à Pise, probablement entre novembre 1301 et mars 1302. Il est enterré dans la cathédrale Santa Maria del Fiori de Florence. Il est le dernier grand artiste italien de tradition byzantine et il est considéré comme le premier peintre moderne. C'est grâce à son influence que la peinture portable, sur bois à tempera, va se développer en Italie.